Multilinguisme, multiculturalisme et pratique traduisante au sein de l’Union européenne
Multilingualism, multiculturalism and translational practice in the European Union
Elpida Loupaki, Université Aristote de Thessaloniki
ABSTRACT
In theory, multilingualism is supposed to promote multiculturalism but is it really the case in the EU context? The aim of this paper is to explore translation strategies when rendering culture-specific elements, such as metaphors and figurative language. More specifically, we intent to test whether the neutralising tendencies already observed during the translation into Greek language are also valid for other language combinations. For this purpose, we analyse a corpus of texts in five languages selected from the European Parliament Proceedings. Our results will show that neutralising phenomena are observed in all language pairs irrespectively. Is this tendency related to this particular text type? Is it the result of systemic differences between languages or does it constitute a translational strategy? This article attempts to shed light on these questions.
KEYWORDS
EU translation, translation of metaphor, translation of cultural elements, neutralisation.
RÉSUMÉ
En théorie, le multilinguisme est censé promouvoir le multiculturalisme, mais est-ce le cas dans le contexte de l’Union européenne ? Le but de cet article, de vérifier si la tendance neutralisante, déjà observée dans la traduction de l’anglais vers le grec en ce qui concerne les éléments textuels à charge culturelle, se réalise aussi pour d’autres langues cibles. A cette fin, nous utilisons un corpus de discours prononcés au Parlement européen et leurs traductions officielles vers l’anglais, le français, l’italien et l’espagnol. Cette tendance neutralisante est-elle liée à ce type de texte particulier ? Est-elle le résultat de différences entre les langues ou d’une stratégie traductionnelle. C’est ce que cet article se propose d’explorer.
MOTS-CLÉS
Traduction de textes communautaires, traduction et culture, traduction de la métaphore, multiculturalisme, tendances neutralisantes.
1. Introduction
La diversité linguistique et culturelle de l’Union européenne fait à la fois sa force et sa faiblesse. Bien que le multilinguisme adopté constitue la preuve que l’Union européenne est une organisation démocratique qui respecte les différences existantes parmi ses États membres, il est souvent sévèrement critiqué à cause des dépenses qu’il entraîne au budget européen. Dans ce contexte controversé, cet article cherche à explorer la question de savoir si le multilinguisme peut être garant du multiculturalisme.
Avant de commencer, il nous paraît utile de définir les termes principaux ici employés. La notion de multiculturalisme, d’origine anglo-saxonne, recouvre, aux Etats-Unis en particulier, un débat linguistique et identitaire concernant surtout les minorités ethniques qui est plus controversé en Europe (Conseil de l’Europe 2009). Par ailleurs, dans le discours de la philosophie politique (Stanford Encyclopedia of Philosophy 2010), le terme décrit une approche proactive de la diversité culturelle et religieuse. Dans notre article, le multiculturalisme désigne la coexistence de différentes cultures ethniques et/ou religieuses à l’intérieur d’un même ensemble, en l’occurrence l’Union européenne. De son côté, le multilinguisme, tel qu’il est pratiqué par l’Union européenne, renvoie au principe d’égalité des langues officielles des États membres. Suivant ce principe, tout texte juridique communautaire doit être traduit dans toutes les langues officielles, ainsi que tout citoyen de l’UE a le droit de s’exprimer dans une des langues officielles de l’Union et de recevoir une réponse dans cette langue. Le multilinguisme est considéré comme garant de la démocratie et de la libre expression, mais en même temps, selon John Trim (2003 : 8), le multilinguisme dresse des barrières que les personnes plurilingues (à savoir les traducteurs et interprètes), essaient de franchir1.
2. Multilinguisme et traduction
Institué par les traités de Rome, le principe d’égalité des langues pose bien évidemment plusieurs défis au quotidien. En effet, après l’adhésion de la Croatie en 2013, le nombre des langues officielles a été porté à vingt-quatre et les combinaisons linguistiques possibles ont atteint le nombre de 552. Dans ce contexte babélique, le recours à la traduction devient une condition sine qua non. Umberto Eco l’a ainsi résumé: “La langue de l’Europe, c’est la traduction” (Cité par Guillaume 2009 :146).
Il faut cependant préciser que pour des raisons de temps et de budget, relativement peu de documents de travail sont traduits dans toutes les langues. La solution principale adoptée est l’utilisation d’un nombre restreint de langues lors des travaux préparatoires. La Commission européenne (2010 : 56, 57) utilise généralement l'anglais, le français et l'allemand comme langues procédurales, tandis que le Parlement européen fournit des traductions dans différentes langues selon les besoins de ses membres. Notons au passage que d’autres mesures ont été adoptées telles que la rationalisation du cycle de travail (diminution des documents traduits et de leur longueur), le développement des outils d’aide à la traduction ainsi que la standardisation du langage (par exemple les fonctionnaires en charge de la rédaction des textes modifient leur façon de rédiger, les textes devenant ainsi plus concis).
Malgré ces efforts de rationalisation, la traduction reste le moyen de prédilection de la communication interlinguale. Chacune des institutions européennes dispose d’un service de traduction qui pourvoit à une grande partie de ses besoins linguistiques. Pour le reste, les institutions recourent régulièrement à la traduction externe, effectuée soit par des traducteurs free-lance soit par des services inter-institutionnels, tel que le Centre de Traduction. Pour donner quelques chiffres, seule la Direction Générale de la traduction de la Commission européenne (DGT) dispose d’un effectif permanent d’environ 2500 personnes et le total des pages traduites pour 2015 a dépassé les deux millions (European Commission 2015). Ces données placent les services de traduction de l’Union européenne parmi les plus grandes agences de traduction au monde, présentant, par conséquent, un excellent cadre d’étude pour les traductologues.
3. Traduction des textes communautaires
En effet, la traduction de textes communautaires constitue depuis une trentaine d’années l’objet des différentes approches. Si l’on voulait classifier celles-ci, on aurait quatre courants principaux, qui, par ordre chronologique, s’articulent de la façon suivante :
1) Les approches empiriques ou intra-institutionnelles sont celles des professionnels de langue, travaillant eux-mêmes au sein des institutions européennes. Les publications de Vassilis Koutsivitis (1988, 1989, 1991), de Roger Goffin (1994, 1997) ou d’Emma Wagner et al. (1998, 2000, 2002) sont les plus représentatives de cette catégorie qui a pour objectif majeur de défendre la traduction produite au sein des institutions – sévèrement critiquée à l’époque – tout en essayant d’esquisser ses particularités jurilinguistiques.
2) Les approches descriptives et fonctionnelles comme celles de Christina Schäffner et Beverly Adab (1995, 2001a, 2001b), d’Anna Trosborg (1997), de Sonja Tirkkonen-Condit (2001) et plus récemment celles de Vilelmini Sosoni (2003, 2011, 2012) et de Karen McAuliffe (2011) ont utilisé la notion d’hybridité afin de mieux décrire les textes issus (ou traduits) par les institutions multilingues et multiculturelles. Selon Trosborg (1997 :145-146), ces textes sont le résultat d’un compromis à la fois politique et culturel ; le produit d’une négociation dans un environnement multilingue où il n’existe pas de terrain neutre de point de vue linguistique. Ces facteurs sont censés conduire à des phénomènes de neutralisation, observés par plusieurs chercheurs.
3) Les approches ethnographiques d’Ian Mason (2003/2004), de Kaisa Koskinen (2008, 2014) et de Ji-Hae Kang (2011) classent la traduction des textes communautaires dans la catégorie de la traduction institutionnelle. Selon Koskinen (2008 :22), la traduction institutionnelle est une sorte d’auto-traduction, puisque le texte source et le texte cible sont produits dans le même cadre énonciatif; ils sont rédigés et traduits par le même donneur d’ordre. La traduction institutionnelle constitue la ‘voix’ d’une institution, son image vers l’extérieur. Dans ce contexte, l’initiative du traducteur reste restreinte, se concentrant à instaurer l’équilibre des forces.
4) Les approches basées sur la linguistique de corpus, sont les plus récentes et se fondent sur l’évolution technologique atteinte ces dernières décennies. La méthodologie de la linguistique de corpus a autorisé le traitement des quantités énormes de données linguistiques, tout en appuyant les résultats quantifiables. Le travail très analytique de Łucja Biel (2014) examine, dans les textes législatifs de l’Union européenne, l’existence de différents phénomènes linguistiques, présumés être liés à la traduction, en comparant les traductions avec des textes législatifs originairement produits dans une langue cible, en l’occurrence le polonais. Un autre travail, qui se fonde sur la méthodologie de la linguistique de corpus, est celui de Marco Baroni et Silivia Bernardini (2003). Il examine la place des collocations dans des textes adressés à la Commission européenne par les États membres. Il s’agit de textes traduits vers l’anglais qui sont étudiés par rapport à des textes originairement rédigés en anglais.
En achevant cette brève présentation, il nous semble utile de bien préciser que, à l’exception de la première approche, les trois autres sont convergentes ou complémentaires sous bien des rapports.
Notre approche s’inscrit plutôt dans la perspective descriptive et fonctionnelle. En effet, la traduction des textes communautaires constitue l’un de nos principaux objets de recherche depuis 1998. Dans notre thèse de doctorat intitulée « La différenciation entre original et traduction : le cas des textes communautaires, » nous avons tâché d’examiner la traduction de figures rhétoriques et stylistiques dans les comptes rendus in extenso (CRE) du Parlement européen2. Plus particulièrement, en étudiant les discours prononcés par les parlementaires francophones et anglophones lors de la séance plénière à Strasbourg et leurs traductions vers le grec, nous avons essayé de répertorier les différenciations (shifts) au niveau rhétorique et stylistique.
Une des différences majeures que nous avons détectées est celle qui rend la traduction vers le grec plus sobre que son original en français ou en anglais. Autrement dit, en effaçant la langue figurée, l’ironie, les questions rhétoriques, ou les mécanismes d’accentuation, fréquemment utilisés par les orateurs, la traduction obtient un style plus neutre et plus officiel.
De surcroît, en examinant le cadre de production de ces traductions, nous avons constaté que les différenciations enregistrées ne sont pas dictées par le système de la langue cible et qu’elles sont donc optionnelles. Or, les différenciations observées n’interviennent pas dans la compréhension globale des textes étudiés mais influencent leur fonction expressive. En d’autres termes, en éliminant systématiquement expressions métaphoriques, ironie, ou commentaires d’ordre évaluatif, le traducteur opte pour un style plus neutre, plus officiel et standardisé. La répétitivité de ces choix traductionnels ainsi que le nombre élevé des exemples retrouvés nous ont permis de parler d’une norme linguistique/ textuelle qui opère lors de la traduction (Loupaki 2002, 2007, 2008).
Pourtant, comme l’a montré Simeon Grammenidis dans son analyse des rapports entre traduction, langue et culture (2009 : 47-57), la langue est une composante importante de la culture individuelle ou collective et vice versa ; c’est ainsi que toute production linguistique contient des fragments de réalité culturelle. Selon Susan Bassnett (1991 :14), si la culture était un corps, le langage serait son organe le plus vital ; le cœur. Ceci semble être reconnu par les dirigeants mêmes de l’Union européenne qui s’expriment de la façon suivante : « La Communauté contribue à l'épanouissement des cultures des États membres dans le respect de leur diversité nationale et régionale, tout en mettant en évidence l'héritage culturel commun » (Traité de Maastricht, article 128).
La question qui se pose ici est de savoir si le multilinguisme, tel qu’il est pratiqué au sein de l’Union européenne, peut se porter garant de la coexistence harmonieuse des diverses cultures européennes et de leur « épanouissement. » Autrement dit, la pratique traduisante est-elle en mesure de transmettre les éléments culturels véhiculés par la langue source, sous forme d’expressions métaphoriques ou imagées ? Plus particulièrement, les tendances neutralisantes observées lors de la traduction du français et de l’anglais vers le grec existent-elles dans d’autres combinaisons linguistiques ? Et si elles existent, s’agit-il d’une norme imposée par le cadre actuel de la traduction dans l’UE ou plutôt d’une différence ancrée dans les systèmes linguistiques eux-mêmes ? L’objectif de notre article est d’essayer de répondre à cette question à l’aide d’un corpus multilingue de textes recueillis par le Parlement européen. Il s’agit d’un éventail de textes, issus de différentes séances plénières du Parlement, que nous comptons réexaminer sous une nouvelle optique. Nous tenons à étudier la traduction des expressions métaphoriques et imagées pour d’autres combinaisons linguistiques, à savoir de l’anglais vers le français, l’italien et l’espagnol et du français vers l’anglais, l’italien et l’espagnol. Dans la section suivante nous nous proposons de présenter assez brièvement, notre cadre théorique de l’analyse des expressions métaphoriques et imagées, qui est celui de la sémantique cognitive.
4. Métaphores et discours communautaire : cadre théorique
La langue des textes communautaires est loin d’être considérée comme appartenant au langage expressif. En effet, le discours communautaire est souvent classé dans la vaste catégorie des langues spécialisées et notamment de la langue juridique.
Ayant comme but principal de réglementer, la langue juridique est dépourvue de tout élément linguistique qui pourrait compromettre son interprétation. C’est ainsi qu’elle opte pour des structures impersonnelles et passives, elle utilise la nominalisation étendue et la terminologie univoque. Dans ce contexte langagier, les expressions métaphoriques et imagées sont rarement répertoriées en tant qu’éléments phraséologiques. Tout de même, la métaphore garde un rôle actif dans le discours communautaire dans le domaine de la terminologie. Plus particulièrement, elle contribue à la conceptualisation des procédures complexes ou des idées vagues, comme le soulignent les exemples qui suivent : « l’Europe à la carte, » « les piliers européens, » ou « l’Europe à plusieurs vitesses » (Goffin 1994 :639).
Or, il faut signaler que le classement des textes communautaires dans la langue juridique ne fait pas l’unanimité des traductologues. Selon Trosborg, tout texte communautaire est avant tout un texte politique, puisque négocié dans un tel contexte. D’après la définition du linguiste Teun Van Dijk (1997 :14), on appelle politique tout discours produit dans un environnement lié à l’exercice du pouvoir. Cette définition inclut à la fois l’émetteur, le récepteur, le public ou la fonction principale du texte produit. Contrairement à la langue juridique, le discours politique réserve une place de prédilection à tous les éléments expressifs de la langue, afin d’accomplir sa fonction primordiale : persuader. De surcroît, l’examen de notre corpus – échantillon typique du discours politique – a prouvé la haute teneur de la langue source (français et anglais) en métaphores.
Selon Lakoff et Johnson (1980), représentants de la sémantique cognitive, les expressions métaphoriques constituent la base de notre système linguistique. Les métaphores reflètent, non seulement, la réalité extralinguistique du locuteur mais elles façonnent même sa manière de voir les choses, sa perspective du monde. Leur exemple le plus connu c’est : "argument is war" (traduit pour la version française par « la discussion, c’est la guerre » 1985:15). Les auteurs démontrent ainsi qu’une série d’expressions qui décrivent la communication entre deux individus renvoient au jargon militaire de la guerre, sans même que le locuteur s’en rende compte. Les exemples donnés incluent ainsi des expressions telles que « critique qui vise droit au but, » « se défendre, » ou « attaquer chaque point faible d’une argumentation. » L’approche de Lakoff et Johnson servira d’outil méthodologique lors de l’analyse de notre corpus.
5. Analyse du corpus3
Comme il a déjà été expliqué, le corpus sélectionné est constitué de débats de l’Assemblée plénière de Strasbourg, transcrits sur le site du Parlement européen, la première langue citée dans chaque tableau d’exemples étant la langue de départ de cet extrait. Le contenu de ces débats s’étend sur une vaste gamme, de sujets d’actualité jusqu’à la politique agricole commune. Les exemples ici cités ont été choisis parce qu’ils contiennent des expressions métaphoriques.
5.1. Expressions métaphoriques
ENG |
Mr President, can I also take the opportunity to congratulate the rapporteur. He certainly proved during the time that negotiations were going on that he had a very big back indeed, because there were a lot of people throwing knives at him during that period. |
GR |
Αποδείχθηκε σίγουρα κατά τη διάρκεια του χρόνου που ήταν σε εξέλιξη οι διαπραγματεύσεις ότι είχε πραγματικά πολύ μεγάλες αντοχές, διότι υπήρξαν πολλοί που πρόβαλλαν προσκόμματα κατά τη διάρκεια αυτής της περιόδου. |
FR |
…il a certainement prouvé sa carrure, car beaucoup de personnes lui ont mis des bâtons dans les roues durant cette période… |
IT |
…che ha sicuramente dimostrato durante i negoziati di avere le spalle molto larghe, visto che tanti lo hanno assalito durante quel periodo. |
ES |
…ha demostrado tener una gran fortaleza para resistir las puñaladas recibidas durante las negociaciones por parte de muchas personas. |
Exemple 1.
FR |
… tous les affamés du monde, toutes celles et tous ceux qui doivent payer plus cher pour s'alimenter ou pour s'habiller attendent que nous contrions avec plus d'énergie la plus grande calamité qui s'abat aujourd'hui sur la planète, c'est–à–dire celle que produisent les rapaces de la spéculation sur l'alimentation. Ce sont eux qui font flamber les prix alimentaires contre les paysans et contre les consommateurs. |
GR |
… ήτοι τον κίνδυνο που προκαλείται από τους άπληστους κερδοσκόπους στον τομέα των τροφίμων. Αυτοί είναι που αυξάνουν τις τιμές των τροφίμων εις βάρος αγροτών και καταναλωτών |
ENG |
… that is, the calamity produced by money-grabbing food speculators. They are the ones who are driving up food prices to the detriment of farmers and consumers |
IT |
… alla calamità più grande che oggi aflige il nostro pianeta: la catastrofe causata dall’avidità degli speculatori alimentari. Sono loro che stanno spingendo al rialzo i prezzi alimentari, a discadito degli agricoltori e dei consumatori |
ES |
… a la mayor catástrofe que aqueja hoy a nuestro planeta, es decir, la catástrofe producida por los especuladores de alimentos que se apropian del dinero. Ellos son los que están haciendo subir los precios de los alimentos en detrimento de los agricultores y los consumidores. |
Exemple 2.
FR |
Enfin les populations Roms doivent saisir cette occasion pour prendre leur destin en main, tout en sachant que l’Europe se tient à leurs côtés. |
GR |
Τέλος, οι Ρομά πρέπει να αξιοποιήσουν αυτήν την ευκαιρία για να αναλάβουν τον έλεγχο του πεπρωμένου τους, γνωρίζοντας ότι μπορούν να βασίζονται στη στήριξη της Ευρώπης. |
ENG |
…seize this opportunity to take control of their own destiny, knowing that they can count on Europe’s support |
IT |
…prendere in mano il proprio destino, sapendo di poter contare sul sostegno dell’Europa |
ES |
…para hacerse con el control de su propio destino, sabiendo que puede contar con el apoyo de Europa |
Exemple 3.
Dans les trois exemples ici cités, les orateurs ont bien choisi leurs mots afin de souligner tour à tour l’ironie "a lot of people throwing knives at him"(exemple 1), l’indignation « les rapaces de la spéculation » (exemple 2), ou l’engagement modéré « prendre leur destin en main » (exemple 3). Comme il est démontré par la traduction retour4 que nous proposons aux quatre langues, à l’exception de l’exemple 1, où les traducteurs ont fait l’effort de garder la même tonalité, en utilisant des tournures qui appartiennent à un registre similaire, dans les exemples 2 et 3, les expressions imagées sont remplacées par un discours plus neutre.
5.2. Métaphores ontologiques
ENG |
…cutting prices has not resolved the problems of market balance, nor has it arrested the continuing decline in farm incomes, which are a vital factor in stemming the haemorrhage of young people from rural areas. |
GR |
… που αποτελούν βασικό παράγοντα προκειμένου νααντιμετωπισθεί το πρόβλημα ερήμωσης της υπαίθρου από τους νέους. |
FR |
… les réductions de prix n'ont pas réussi à rétablir l'équilibre sur le marché, ni à stopper la baisse constante des revenus agricoles, qui constituent un facteur vital à l'arrêt de l'exode rural des jeunes. |
IT |
… che sono un fattore vitale per tamponare l'emorragia di giovani dalle zone rurali. |
ES |
… que son un factor decisivo para detener la hemorragia de jóvenes que abandonan las zonas rurales. |
Exemple 4.
FR |
Une main est aussi tendue vers les jeunes agriculteurs dont on connaît les difficultés à se lancer dans le métier. |
GR |
Η έκθεση αναφέρεται επίσης στους νέους γεωργούς, οι οποίοι αγωνίζονται σκληρά, όπως γνωρίζουμε, για να ξεκινήσουν στον τομέα. |
ENG |
The report also reaches out to young farmers who, as we know, struggle to get started in the sector. |
IT |
La relazione si rivolge altresì ai giovani agricoltori che, come sappiamo, lottano per inserirsi nel settore. |
ES |
Asimismo, el informe intenta ayudar a los agricultores jóvenes que, como sabemos, luchan por instalarse en el sector. |
Exemple 5.
FR |
Notre démarche n’est donc pas celle d’un Parlement isolé et coupé du mond, mais elle est tout au contraire inscrite au cœur d’une réflexion qui doit nous permettre d’apporter une réponse globale à un défi planétaire. |
GR |
Αντιθέτως, αποτελεί μέρος των ευρύτερων συζητήσεων για το πώς μπορούμε να καταλήξουμε σε μια παγκόσμια απάντηση για μια παγκόσμια πρόκληση. |
ENG |
…it is part of the wider deliberations on how to come up with a global response to a global challenge. |
IT |
…. È invece parte delle più ampre deliberazioni sulle modalità per fornire una risposta globale a una sfida globale. |
ES |
… sino más bien al contrario ya que forma parte de reflexiones más ampliasque pretenden encontrar una respuesta global a un desafío global. |
Exemple 6.
ENG |
We stand shoulder to shoulder with the people of Northern Ireland in resisting terrorism and in showing our solidarity with the spirit of reconciliation and the search for peace. |
GR |
Υποστηρίζουμε το λαό της Βορείου Ιρλανδίας στον αγώνα κατά της τρομοκρατίας και εκφράζουμε την αλληλεγγύη μας προς το πνεύμα συμφιλίωσης και την αναζήτηση της ειρήνης. |
FR |
Nous soutenons les citoyens d'Irlande du Nord dans leur lutte contre le terrorisme et dans leur volonté de réconciliation et leur recherche de la paix. |
IT |
Siamovicini al popolo dell'Irlanda del Nordnella resistenza al terrorismo e nel manifestare la nostra solidarietà, nello spirito di riconciliazione e recerca della pace. |
ES |
Estamos unidos codo con codo con el pueblo de Irlanda del Nortepara oponer resistencia al terrorismo y mostrar nuestra solidaridad con el espíritu de reconciliación y la búsqueda de la paz. |
Exemple 7.
FR |
Monsieur le Président, en son temps, le traité de Schengen avait causé quelque émoi en France parce que, négocié dans la plus grande discrétion, il avait été révélé à nos concitoyens un peu par inadvertance, prouvant une fois de plus qu'Europe et transparence font mauvais ménage. |
GR |
Κύριε Πρόεδρε, την εποχή της η Συνθήκη του Σένγκεν είχε προκαλέσει συγκίνηση στη Γαλλία γιατί, έχοντας αποτελέσει αντικείμενο διαπραγματεύσεων σε ένα κλίμα μεγάλης μυστικότητας, αποκαλύφθηκε στους συμπολίτες μας κάπως από απροσεξία, αποδεικνύοντας για άλλη μια φορά ότι Ευρώπη και διαφάνεια είναι έννοιες ασυμβίβαστες. |
ENG |
Mr President, in its day, the Schengen Agreement caused a stir in France because, having been negotiated in the utmost discretion, it was disclosed to our citizens somewhat inadvertently, proving once again that Europe and transparency do not go well together. |
IT |
Signor Presidente, a suo tempo, l'accordo di Schengen aveva provocato un certo scompiglio in Francia poiché, negoziato nella più grande discrezione, era stato rivelato ai nostri concittadini quasi inavvertitamente, dimostrando ancora una volta che « Europa » e « trasparenza » non sono due termini molto compatibili. |
ES |
Señor Presidente; en su momento, el Tratado de Schengen causó algún que otro sobresalto en Francia, porque había sido negociado dentro de la mayor discreción y se había revelado a nuestros conciudadanos, en cierto modo, por descuido, lo que demuestra una vez más que Europa no casa con la transparencia. |
Exemple 8.
Les exemples ci-dessus illustrent le cas des métaphores ontologiques. Le terme de métaphore ontologique a été introduit par Lakoff et Johnson (1980 :25) pour les expressions imagées qui empruntent le vocabulaire du corps humain afin de décrire une situation ou une chose. C’est ainsi que les milieux ruraux souffrent d’hémorragie (exemple 4), le rapport tend la main aux jeunes agriculteurs (exemple 5), la réflexion a un cœur (exemple 6), le Parlement a des épaules (exemple 7) et l’Europe forme un couple avec la transparence (exemple 8). Toutes ces expressions métaphoriques ont à la fois une charge pragmatique et culturelle ; elles reflètent une différence de vision du monde, une autre réalité socioculturelle. Dans tous les exemples ici examinés, la version grecque efface systématiquement le caractère métaphorique de l’original, comme il est démontré par la traduction retour.
Toutefois, la même remarque vaut pour les versions vers les autres langues ici examinées. Notamment, à l’exception de la version italienne et espagnole de l’exemple 4 ‘emorragie di giovani,’ ‘la hemorragia de jóvenes,’ de la version espagnole de l’exemple 7 ‘estamos unidos codo con codo,’ ainsi que de la version espagnole de l’exemple 8 ‘Europa no casa con la transparencia,’ les autres versions effacent les images originellement employées pour un rendement plus neutre. En résumé, sur les vingt versions ici citées 5 seulement gardent la même tonalité que leur original.
5.3. Métaphores du contenant et métaphores architecturales
ENG |
We now have a window of opportunity, thanks to two new developments. |
GR |
Τώρα μας δίνεται κάποια ευκαιρία χάρη σε δύο νέες εξελίξεις. |
FR |
Deux développements récents nous ouvrent maintenant des possibilités. |
IT |
Disponiamo ora di un'opportunità, schiusa da due nuovi sviluppi. |
ES |
Ahora se nos brinda una oportunidad, gracias a dos nuevos acontecimientos. |
Exemple 9.
FR |
Alors, oui, il est urgent d'ouvrir un chantier de réflexions et de propositions sur les objectifs et les modalités de gestion de la Banque centrale européenne. |
GR |
Λοιπόν, ναι, είναι επιτακτική ανάγκη να προετοιμαστεί ένα πλαίσιο προβληματισμών και προτάσεων σχετικά με τους στόχους και τις λεπτομέρειες διαχείρισης της Ευρωπαϊκής Κεντρικής Τράπεζας. |
ENG |
Obviously, it is therefore imperative that we begin considering this matter and that we put forward proposals... |
IT |
Pertanto è urgente aprire una fase di riflessione e formulare proposte sugli obiettivi e le modalità di gestione della Banca centrale europea… |
ES |
Así las cosas, es sin duda urgente llevar a cabo una tarea de reflexión y de búsqueda de propuestas… |
Exemple 10.
Lakoff et Johnson (1980 :29-30) appellent « métaphores du contenant » ces expressions figurées qui se basent sur la perspective de l’espace telle que vécue par le corps humain. Dans ce type de métaphores, les maisons ou les chambres marquent les limites tandis que les portes et les fenêtres symbolisent les ouvertures (v. exemple 9). Pareillement, les métaphores architecturales sont celles qui utilisent le lexique de la construction de façon figurée, comme dans l’exemple 10. Toutes les versions ici examinées effacent les métaphores, rendant les expressions de manière plus standardisée.
6. Conclusions
Après avoir analysé le corpus sélectionné, revenons maintenant aux questions initialement posées. Tout d’abord, pouvons-nous conclure que la tendance neutralisante déjà constatée pour la langue grecque existe également pour les autres combinaisons linguistiques ?
Les résultats de notre étude, bien que restreints, suggèrent la présence d’une tendance similaire. Dans les 40 versions ici examinées, seulement 7 gardent la même tonalité que leur original, tandis que pour le reste, les traducteurs ont opté pour une version plus standardisée. En effaçant les expressions imagées, les métaphores ontologiques et celles du contenant les versions anglaises, françaises, italiennes, espagnoles ou grecques deviennent plus neutres.
Quels sont les facteurs qui influencent ce choix traductionnel ?
Tout premièrement, comme il a été démontré, ce n’est pas un choix dicté par l’original, lequel – appartenant au discours politique – recourt régulièrement à l’emploi d’expressions figurées. Est-ce que les orateurs francophones et anglophones utilisent les métaphores avec la même fréquence ? Nous ne sommes pas en mesure de répondre à une telle question, qui nécessiterait une nouvelle étude linguistique à part entière. Néanmoins, pour ce qui est du rôle de la métaphore dans le discours politique, les études sont nombreuses en français aussi bien qu’en anglais (Musolff 2004 ; Papas 2007). Or, si ce n’est pas un choix imposé par l’original ou par la langue cible, quelles sont les raisons qui se cachent derrière cette tendance neutralisante ?
Une hypothèse serait que le traducteur se sent plus attaché au style simple et sobre supposé être mieux adapté à ce type de documents, oraux au départ mais retranscrits. Faute de se confronter quotidiennement au discours écrit des textes communautaires, il perd de vue leur spécificité, à savoir l’oralité des discours politiques tenus à l’Assemblée plénière du Parlement européen. C’est ainsi que le traducteur s’applique plutôt à une image stéréotypée du texte, une image qui se rapproche de ce qu’on appelle jargon communautaire, c’est-à-dire d’un langage dénué d’éléments figurés ou pittoresques. Pour démontrer l’influence massive du discours écrit dans le contexte de la traduction communautaire, il suffit de citer la remarque de Tosi, selon lequel (2003 : 56) :
… dans l’environnement multilingue de l’Union européenne les traducteurs travaillent majoritairement avec la langue écrite, créant de nouveaux modèles et tendances. Ce phénomène s’oppose à la réalité d’une communauté monolingue, où le discours écrit adopte les changements longtemps débattus dans le discours oral. [notre traduction]
Dans la même perspective se situe l’argument de Biel (2012). Selon cette traductologue polonaise la traduction fait partie d’une routine, dans le cadre des institutions européennes. Elle est caractérisée par des choix linguistiques qui se répètent, en devenant presque des automatismes ; des choix qui se renforcent par l’existence des manuels de rédaction, des bases de données terminologiques et d’autres ressources facilitant la standardisation. C’est ainsi qu’elle finit par créer un univers clos qui obéit à ses propres règles.
S’agit-il donc d’une norme imposée par le cadre traductionnel, par l’environnement institutionnel ? On pourrait soutenir l’existence d’une norme d’effacement métaphorique qui régit la traduction des textes communautaires. Cette hypothèse est également soutenue par le fait que notre corpus a été sélectionné à des dates échelonnées sur une quinzaine d’années, allant de 1998 jusqu’en 2011. Dans ce contexte temporel aussi étendu, il nous paraît difficile de pouvoir parler d’un choix limité à un groupe de traducteurs ou caractéristique de celui-ci. Il s’agit plutôt d’une tendance répétitive qui est indépendante des personnes impliquées dans le phénomène traduisant. D’autre part, notre recherche n’a jamais décelé l’existence de règles explicitement formulées concernant la traduction des éléments linguistiques en question. Par conséquent, la norme pourrait être imposée par le cadre institutionnel et le respect que celui-ci inspire à ses traducteurs. En ce sens, les textes cibles respectent et reproduisent une culture source, hors du texte, à savoir la culture juridico-économique de la construction européenne, et son style bureaucratique.
Pour en revenir à notre problématique centrale, sommes-nous en droit de prétendre que la traduction menace le multiculturalisme ? Même si les tendances neutralisantes existent, la traduction au sein des institutions européennes reste le seul moyen de médiation et d’entente entre les peuples et les cultures de l’Europe. Elle seule peut garantir l’égalité d’expression des citoyens européens et le respect de leurs différences. De surcroît, sans vouloir minimiser les effets stylistiques et fonctionnels de ces tendances, il faut souligner qu’il reste toujours des éléments rhétoriques traduits, qui véhiculent des fragments de la culture de l’Autre et promeuvent ainsi la tolérance et le multiculturalisme.
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Biographie
Elpida Loupaki is Assistant Professor in Descriptive Translation Studies and Terminology at the Aristotle University of Thessaloniki. She teaches General Translation, Specialised Translation and Terminology Management at both the Translation Department and the EMT Master Program in Translation. Her main research interests include EU translation, News Translation as well as Translation and Ideology. She has published a number of articles in conference proceedings and collective volumes. She is a member of the European Society for Translation Studies (EST) and of the Hellenic Society for Terminology (ELETO). She is the Secretary General of the Hellenic Society for Translation Studies.
E-mail: eloupaki@frl.auth.gr
Endnotes
Note 1:
En politique linguistique on distingue entre multilinguisme et plurilinguisme. En effet, le terme multilinguisme se réfère plutôt à un espace géographiquement déterminé, où se parle un grand nombre de langues ; il n’est pas nécessaire que toutes les personnes qui habitent cet espace puissent utiliser toutes ces langues. Le terme plurilinguisme par contre désigne une situation dans laquelle une personne a des compétences variées dans plusieurs langues (plateforme Lingalog, Université Lumière-Lyon 2).
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Note 2:
Chaque membre du Parlement européen a le droit de s’exprimer dans sa propre langue nationale, puisque comme il a été stipulé dans le rapport Galle (1994), « ceux qui ont le droit de s’exprimer dans leur propre langue se trouvent dans une meilleure position du point de vue politique. »
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Note 3:
Nous tenons à remercier nos collègues Polyxeni Kanelliadou et Konstantinos Paleologos, du département de langue et de littérature italiennes qui nous ont aidé à mieux saisir les exemples respectivement pour la langue italienne et espagnole.
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Note 4:
Vestige de la tradition gréco-latine, la technique de la traduction retour, ainsi que la nomme Larose (1989 : 83) (en anglais back translation), est utilisée afin de juger la précision de la traduction, sa justesse par rapport au texte source. A cet effet, elle se cantonne au niveau du mot et son résultat ne prétend en aucun cas être un texte fluide. Nous utilisons la traduction retour pour vérifier si les images de l’original sont véhiculées par la traduction.
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